Vieillir ou mentir : le grand-âge victime des promesses non tenues.
La question du bien-vieillir, est régulièrement au cœur du débat politique.
Le 27 mars dernier, malgré l’adoption de la loi bien-vieillir au Sénat, l’absence d’une réelle loi de programmation grand âge, mainte fois réclamée par notre réseau, nous laisse un gout amer.
Aurore Bergé et Elisabeth Borne s’y étaient pourtant engagées dans l’hémicycle.
Nous devrons nous contenter d’un article 10, issu d’amendements, prévoyant d’ici fin 2024, puis tous les cinq ans, une « loi de programmation pluriannuelle pour le grand âge », visant à définir la trajectoire des finances publiques concernant l’autonomie.
Auditionnée devant la commission des affaires sociales du Sénat le 24 janvier dernier, la ministre Catherine Vautrin confirme l’engagement du gouvernement de faire adopter un projet de loi sur le grand âge avant la fin de l’année sur cette base.
Cependant, sur le plan formel, le choix d’une loi de programmation pluriannuelle pourrait poser problème. Aussi a-t-elle indiqué que le conseil d’état a été saisi.
« Mon sujet, c’est d’attendre le retour du Conseil d’État que je devrais avoir d’ici un mois. Et à partir de là, l’engagement précis que je prends devant vous, c’est effectivement de faire une loi grand âge, qui n’aura pas le terme de programmation, si le Conseil d’État ne m’y autorise pas »,
Soit.
1 mois, 2 mois, 3 mois….
Répondant à la relance du député Guedj lors de l’examen du projet de loi sur la fin de vie mercredi 29 mai dernier, la même ministre a indiqué que, contrairement à ce qu’avait laissé entendre le gouvernement jusqu’ici, le Conseil d’État n’a en réalité jamais été saisi pour valider juridiquement l’hypothèse d’une loi de programmation.
Mauvaise foi caractérisée, mensonge éhonté, amateurisme flagrant ?
Il est clair que les promesses faites depuis le premier mandat d’Emmanuel Macron semblent désormais hors d’atteinte. L’absence de réponses concrètes renforce le sentiment d’une incapacité chronique à réaliser les réformes cruciales pour l’autonomie et le grand âge. Malgré les diverses initiatives et annonces, la loi de programmation pour le grand âge reste un mirage politique, révélant une série de promesses non tenues et une gestion budgétaire hésitante face aux défis démographiques actuels.
Le secteur de l’autonomie attend toujours des actions concrètes pour répondre aux besoins croissants de la population vieillissante car, cette fois, c’est promis, en 2070, la France devrait compter 22 millions de personnes de 65 ans et plus contre 13 millions aujourd’hui.