
La Convention Collective Unique et étendue (CCUE) serait-elle un mirage, une arlésienne, une chimère ? En tout cas, un vœu pieu de plus de 20 ans, un espoir depuis quelques mois, un mauvais film pour une douche froide depuis le 31 octobre.
Une convention collective unique n’était plus une simple ambition, mais une nécessité. Pour gommer la concurrence, pour rendre le pouvoir de vivre, pour ajuster nos métiers, pour mieux prendre soin des plus vulnérables.
La négociation est un art et une responsabilité. L’un et l’autre ont fait défaut.
En première responsabilité, il est certain que l’absence d’un soutien financier de l’État, clair et d’envergure, est venu polluer la négociation. Sans croupier, il ne restait plus qu’à amuser le tapis.
Ensuite, nos adhérents ont questionné la méthode. Le mandat des uns et des autres est certes électif, mais celui-ci n’exonère aucune des parties signataires de rendre légitime sa proposition par une construction avec la base, avec ceux qui font, avec ceux qui savent.
Enfin, le jeu n’était pas de convaincre, mais bien de co-construire un environnement de travail à la hauteur des enjeux. La mise en œuvre du comité des métiers socio-éducatifs annoncé par J.Castex pourrait être le cadre propice à la reprise des négociations avec le retour d’un État engagé et je l’espère enfin clairvoyant. Tel est le positionnement de notre Union.
À défaut, il ne faut plus se cristalliser sur les garanties de financement de l’état, si elles venaient à ne pas être données, cela pour ouvrir ainsi le champ des possibles et élaborer un cadre de travail respectueux de nos enjeux. Nos édiles auront ensuite le choix de faire vivre la solidarité nationale, et en cas de non-agrément de notre accord, l’union des corps intermédiaires et de la société civile saura se faire entendre, dans la rue comme dans les urnes.